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Le 22 mars on réclame plus de moyens pour les services publics

Le 1er février dernier Gérald Darmanin annonçait : « un plan de départs volontaires pour ceux qui souhaiteraient partir, conséquence de la réforme de l’Etat ». En clair, il s’agit bel et bien du retour de la loi de mobilité forcée qui prévoyait en cas de restructuration de mettre en disponibilité d’office (sans traitement) les fonctionnaires qui refuseraient 2 propositions de reclassement, offres qui pouvaient être hors de l’administration de rattachement et dans des périmètres géographiques très larges.
On l’aura donc compris, la réforme Jupitérienne de la Fonction Publique baptisée CAP 2 022 fait du STATUT son ennemi.
C’est d’ailleurs le même raisonnement qui prévaut pour la SNCF où les gouvernements, après avoir tout fait pour saborder le service public : réduction massive d’emplois, sous-investissement chronique dans le réseau de proximité, développement des lignes à grande vitesse par endettement …, s’attaquent aux cheminots en les accusant de tous les maux, leur statut étant là aussi présenté comme le responsable du désastre. Et c’est la même technique qui est partout utilisée : si le service public ne fonctionne pas à la hauteur des attentes des usagers c’est la faute des agents publics et de leurs droits.
A l’hôpital, alors que la dégradation des conditions de travail est chaque jour plus criante, que les burn-out se multiplient, le gouvernement accentue sa politique austéritaire (plan d’économie de 1,8 milliards imposé à l’hôpital public pour 2 018 ……… alors que l’on annule l’ISF pour les plus riches à hauteur de 4 milliards) et envisage de faciliter les licenciements de fonctionnaires hospitaliers….
La réalité en matière de santé c’est que l’on ne dépense pas assez et pas assez bien : la politique de prévention est insuffisante, le traitement de la dépendance laissée aux bons soins des familles …..
Dans l’éducation, alors que depuis des années les heures d’enseignement (Mathématiques, Français, Histoire….) n’ont cessé d’être réduites, le gouvernement considère que les enseignants sont le problème et que l’Education Nationale est la responsable de la « baisse du niveau ».
Le Ministre de l’Education qui officiait sous la Présidence Sarkozy en tant que Directeur Général à l’Enseignement Scolaire (DGESCO) du temps où 80 000 postes d’enseignants furent supprimés, monopolise la presse sur des sujets aussi sérieux que le port de la blouse ou de l’usage de téléphones portables alors que dans le même temps il supprime 1 000 emplois dans l’enseignement professionnel et « finance » le dédoublement des classes de CP par des ponctions d’emplois sur les effectifs dédiés aux remplacements et des fermetures de classe dans l’enseignement primaire et secondaire ( il suffit d’ailleurs de circuler dans les départements pour faire le constat de la multiplication des fermetures de classe et des suppressions d’emplois dans le secondaire alors que les effectifs d’élèves ne cessent d’augmenter )
Sans oublier la réforme Blanquer du Bac et la loi PARCOURSUP pour l’université dont les classes populaires seront les principales victimes.
A l’échelle du pays le gouvernement est décidé à frapper tous azimuts pour étouffer les réactions et façonner un projet de société à l’opposé des principes de solidarité et d’égalité : fermeture d’écoles, fermeture de gares, d’hôpitaux de proximité, de maternités, de centres des finances, de palais de justice etc…..en attendant de mettre en pièce la retraite par répartition et le code des pensions.
Partout donc une même logique : saborder le service public pour mieux privatiser, donner de la liberté de manœuvre aux responsables d’administration requalifiés MANAGERS en chefs, élargir le recours aux contrats de droit privé (il est question de contrats de mission), détruire les grilles de rémunération, généraliser l’individualisation des rémunérations et de l’avancement au « mérite ».
Nous sommes donc bel et bien, à l’image de ce qui s’est produit pour le code du travail, devant une vaste entreprise de destruction du statut.
Le but du service public est de satisfaire des besoins individuels et collectifs, le fonctionnaire étant rémunéré pour accomplir une mission de service public définie dans le cadre législatif et réglementaire.
Par l’existence même du statut, le fonctionnaire est placé à l’écart des aléas des changements de gouvernement ou des exécutifs territoriaux.
Ce que veut Macron et son gouvernement ce n’est pas, en instaurant la rémunération au mérite, « récompenser » les fonctionnaires qui exercent au mieux leurs missions, c’est au mieux récompenser le fonctionnaire qui « accepte le mieux les réformes », mais plus sûrement de baisser la rémunération de certains, pour faire pression sur le plus grand nombre, quitte à dénaturer le sens même de sa mission.
Il ne s’agit pas de mieux rémunérer un fonctionnaire compétent et efficace mais bien de rémunérer celui qui accepte sans rechigner les reculs du service public. On voit déjà cette logique à l’œuvre au niveau de nombre de cadres dirigeants de la fonction publique.
A la DGFIP, pas d’originalité par rapport à ce que subissent les services hospitaliers, ferroviaires, postaux…..là encore l’entreprise destructrice est à l’œuvre à coup de suppressions d’emplois massives d’emplois depuis 16 ans (37 000 emplois rayés de la carte) et l’heure serait à présent, dans la logique de CAP 2 022, à la modernisation et à la fluidification des relations sociales au sein de notre administration.
Le Directeur Général ne s’est pas privé d’annoncer la couleur le 30 janvier dernier lors du Comité Technique de Réseau tant en ce qui concerne l’avenir de nos missions que de nos droits. Quelques exemples d’annonces qui sont dans l’air du temps :
• Les paiements en liquide seront transférés à la Poste, puis d’autres tâches, notamment avec le développement des maisons de service au public.
• Une entreprise privée prendra des appels téléphoniques pour la mise en place du PAS.
• L’architecture du recouvrement et son réseau « seront repensés ».
• Les contrôles seront allégés (pour la dépense publique comme pour les entreprises).
• La cible pour les SPF est d’un par département.
• Les SIP sont sur la sellette avec le PAS, tout comme le cadastre en lien avec l’IGN.
• Les agences comptables au sein des collectivités territoriales et les services facturiers seront généralisés (la séparation ordonnateur/comptable serait obsolète !).
• Les fermetures des sites se poursuivent (SIE compris).
• La gestion des RH passerait sous la responsabilité des préfets… jusqu’à la liquidation de la DGFIP en tant qu’administration centrale à réseau déconcentré.

Tous ces objectifs (et la liste n’est pas exhaustive) vont de pair avec la volonté de laisser les directeurs locaux libres d’affecter les agents comme bon leur semble au sein du département, le Directeur Général et les directions locales considérant que nos règles nationales ou des instances comme les CHSCT sont un carcan empêchant les « managers » de développer pleinement les plans de restructurations/destructions.

Article publié le 13 mars 2018.


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